Alors que l’Europe s’offre un duel 100% continental en ouverture de la journée avec le Pays-Bas – Slovaquie de 16h, l’Amérique latine nous offre un bouillonnant Brésil – Chili, l’une des grandes affiches de ces huitièmes de finale. Sur le papier, le Brésil ne devrait pas trembler tant son statut de favori en semble pas menacé par l’inconnu chilien. Pourtant, quelques éléments pourraient pencher en faveur des joueurs de Bielsa.

Neuf matchs, voila neuf matchs que les chiliens n’ont plus battu la Seleção, la dernière victoire remontant à 2000 lors de la septième journée des qualifications pour la Coupe du Monde 2002. Depuis, un match nul pour huit victoires brésiliennes. Dans l’histoire des Coupe du Monde, Chili et Brésil se sont rencontrés deux fois en phase finale : en 1962, les brésiliens de Garrincha et Pelé éliminaient le Chili en demi-finale de sa Coupe du Monde (4-2) puis, plus récemment, en 1998, les hommes de Ronaldo sortaient le Chili du duo Sa-Za (4-1) en huitième de finale. Pour le retour des chiliens en Coupe du Monde ils retrouvent leur bourreau favori.

Alors tout est joué d’avance ? Il serait quelque peu prématuré de le penser. 

Premièrement car l’équipe chilienne de 2010 dispose d’un effectif privé de stars mais s’appuyant sur une génération dorée : troisième du dernier mondial des moins de 20 ans en 2007, vainqueurs du tournoi de Toulon en 2008, demi-finalistes 2005 et 2007 des Campeonato Sudamericano des moins de 20 ans, la jeune génération dont certains membres composent la Roja 2010 s’est bâtie sur des succès. Medel, Isla, Sánchez, Vidal, Carmona, cinq éléments clés de l’effectif 2010, étaient présent dans l’équipe des moins de 20 ans en 2007.

Deuxièmement car le Brésil 2010 est loin d’être convaincant. Bougé par les nord-coréens en ouverture, aidé par la naïveté ivoirienne (et l’arbitre) lors du second match, la Seleção n’a pas non plus vraiment brillé face au Portugal lors du troisième match (bénéficiant encore de quelques largesses du corps arbitral). Si les latéraux brésiliens sont le motif de satisfaction, l’entrejeu symbolisé par l’absent Kaka et le soliste Robinho laisse craindre le pire pour une sélection qui n’a pas encore montré son vrai potentiel.

Troisièmement car le Chili 2010 dispose d’un potentiel offensif redoutable couplé à un joueur de classe mondiale, ce genre de joueurs capables de faire basculer le cours d’un match : Alexis Sánchez. Je vous l’avais avant le début de la compétition donc inutile de retracer son parcours mais parmi les révélations de cette édition 2010, le jeune attaquant d’Udine en sera certainement l’une des principales. Face à la lenteur du duo Juan-Lucio, la vitesse de Sánchez pourrait faire mal à une sélection brésilienne dont la force de l’axe central repose sur la puissance plutôt que la vitesse. Avec Fernandez et Valdivia en pourvoyeurs de ballon et le génie de Bielsa sur le plan tactique, le Chili a tout pour créer l’exploit que tout un peuple attend.

Quoi qu'il en soit, Chili - Brésil est une promesse de buts : lors des six derniers matchs, 28 buts ont été inscrits entre les deux équipes. Dans l'histoire des deux nations, 207 buts ont été inscrits en 65 rencontres.

Bonus vidéo : le dernier Chili - Brésil de septembre dernier (victoire brésilienne 4-2).