Après une absence remarquée en 2006 et un Euro 2008 décevant, le champion d’Europe 2004 et son guide Otto Rehhagel arrive en Afrique du Sud avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. Présentation de l’équipe et portrait de Sotíris Nínis

Euro 2004 : la sélection nationale grecque, sous la conduite d’Otto Rehhagel, s’impose au terme d’une compétition qui l’aura vu battre successivement le pays hôte (par deux fois), le tenant du titre français, l’Espagne puis la République Tchèque. Depuis, le ressort semble cassé. Absents du mondial allemand, décevants lors de l’Euro 2008, les grecs ne semblent pas encore avoir digéré cette étonnante victoire de 2004. Un malheur n’arrivant jamais seul, le sélectionneur Otto Rehhagel est de plus en plus critiqué (je vous invite à lire la lucarne mondiale consacrée à la Grèce pour mieux vous en rendre compte). Pour cette Coupe du Monde de la dernière chance, les 23 sélectionnés sont :
 

Gardiens

Costas Chalkias (PAOK), Alexandros Tzorvas (Panathinaikos), Michael Sifakis (Aris)

Défenseurs

Lukas Vyntra, Giorgos Seitaridis et Nikos Spyropoulos (Panathinaikos), Vangelis Moras (Bologna/ITA), Avraam Papadopoulos et Vasilis Torosidis (Olympiakos), Sotiris Kyrgiakos (Liverpool/ENG), Stelios Malezas (PAOK), Socrates Papastathopoulos (Genoa/ITA)

Milieux

Costas Katsouranis, Sotiris Ninis et Giorgos Karagounis (Panathinaikos), Christos Patsatzoglou (Omonia/CYR), Alexandros Tziolis (Siena/ITA), Sakis Prittas (Aris), Angelos Charisteas (FC Nuremberg/GER)

Attaquants

Dimitris Salpingidis (Panathinaikos), Theofanis Gekas (Eintracht Frankfurt/GER), Giorgos Samaras (Celtic/SCO), Pantelis Kapetanos (Steaua Bucharest/ROM)

 

 
Le joueur à suivre : Sotíris Nínis

Attention talent ! Alors que la sélection nationale grecque se cherche encore, la génération des moins de 19 ans du dernier championnat d’Europe (au cours duquel les grecs se sont inclinés en finale) pointe le bout de son nez. Fer de lance d’une génération que l’on annonce dorée, Sotíris Nínis. Arrivé au Panathinaikos en provenance de l’Apollon Smyrnis, son club formateur, Nínis a toujours grillé les étapes : il a tout juste 16 ans lorsque l’entraîneur de l’époque Victor Muñoz l’incorpore au groupe professionnel. Deuxième plus jeune joueur de l’histoire du PAO à entrer sur le terrain, il éclate au grand jour quelques semaines plus tard au soir d’une victoire devant l’AEK Athènes au cours de laquelle il inscrit un but et délivre deux passes décisives. Le club ne s’y trompe pas et lui offre alors un contrat de 5 ans assorti d’une clause libératoire de 15 millions d’euros. C’est dire si ce gamin de 17 ans à l’époque apparaît comme la future star du football grec. Depuis, il n’a fait que confirmer, délivrant cette saison nombre de passes décisives à un Djibril Cissé (la Roma s'en souvient encore). En sélection, l’histoire est encore plus rapide : pilier de l’équipe des moins de 19 ans finaliste de l’Euro 2007, il intègre la sélection nationale sénior à l’occasion d’un match amical disputé contre le voisin chypriote. Nínis inscrit alors le premier but du match dès la cinquième minute et éclabousse le match de son talent (il sera élu homme du match). Ce but fait de Nínis le plus jeune buteur de l’histoire de la sélection nationale grecque. Depuis, les apparitions du prodige se font plus rare, provoquant souvent l’ire des supporters grecs. Dans le groupe des 23 pour cette Coupe du Monde, nul ne doute qu’il saura saisir sa chance si l’occasion lui en est donnée. Manchester United et le Real Madrid frappent déjà à sa porte.

 

Le bonus vidéo : un petit best-of.